7 août 2012

La Vacance

La vacance, c’est ce moment de respiration et de poésie qui nous relie à l’innocence du présent… c’est la vision des bateaux qui s’éloignent, tels des lucioles dans la nuit profonde… moment de relâchement et de plénitude où le regard se noie en contemplant mer et ciel dans un accord infini…
Méditation du regard pour un jour nouveau, une lumière nouvelle et l’on se prend à rêver à la chanson de Brassens qui nous charme par son espièglerie et ses paroles primesautières, philosophie souriante et pudique…
Comme il a raison le poète quand il nous dit à la fin de sa chanson

‘ Supplique pour être enterré à la plage de Sète’

« … Vous envierez un peu l’éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances. »

Oui, rêvons avec lui et prenons le large en toute innocence !
                                                                                                 M.S




Pierre Sentenac    Sète juillet 2012

23 juin 2012

La Fin de l’hiver



Il y a quelques années l’or blanc n’était pas encore la panacée des villages de haute montagne. Mais quelques citadins rêvaient parfois d’un retour à la nature’ et de pelouses pastorales’
C’est ainsi qu’après un reportage sur un village qui avait ‘maintenu’ sur les hauteurs des pelouses pastorales, nous avons traversé des forêts de sapins et atterri dans une grande forêt de hêtres presque mythique, encerclant  d’immenses pelouses pastorales…
Quelle découverte merveilleuse d’apercevoir en bas, le petit village surplombé d’un château ! Et l’envie nous prit de connaître la vie de ses habitants si éloignés de la vie moderne.
C’est donc l’histoire d’un personnage et de ses rêves dans un village déserté  par ses habitants qui a suscité en nous une question :
Par quel charme secret s’attache-t-on à certains lieux malgré une solitude parfois inhumaine ?


Pierre Sentenac, Ilustration2

Les montagnes forment une barrière infranchissable. Pour un regard profane, ce ne sont qu'immenses tentures de forêts, tantôt vertes, tantôt blanches ou parcourues d'une couleur fauve, mais ceci dans des zones bien délimitées et de plus en plus rares.
Depuis plusieurs années les hêtres ont été petit à petit décimés (un vrai carnage) si bien qu'en automne les yeux cherchent en vain une lumière sur le vert muet des sapins.
Au fond de la vallée, le village: de simples granges dominées par le pan de mur d'un château à la gloire défunte. Sur ce village veillent jalousement "les trois pics", hiératiques, immuables mais profondément humains...
Plus on les observe, plus leur physionomie devient précise plus on les assimile aux chevaliers cathares dont l'histoire a oublié le bruit, comme le village d'ailleurs..
Extrait






 3 Nouvelles de Michèle Serre
La fin de l'hiver
La guerre du bois
L'appel du vent
3 illustrations de Pierre Sentenac

est disponible aux éditions Le Bien-Vivre
Pour commander cet ouvrage contacter l'adresse mail: lbvmps@outlook.fr  
( Livres d’artiste de Collectionfait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés, prix: 15Euros )


8 juin 2012

Marie Noël ou l’aventure du silence



   Le document de l’INA sur Marie Noël présente pour nous un intérêt majeur. Elle a 76 ans, vit à Auxerre, est au faîte de sa gloire. Elle avoue recevoir des lettres d’admiration du monde entier, mais de nature ‘sauvage’, elle préfère protéger son intimité dans sa petite ville de province. C’est sur le seuil de la cathédrale qu’elle apparaît, au sortir de la messe quotidienne. A son biographe Escholier qui l’interroge au sujet de son retrait par rapport au monde littéraire, elle avoue la pertinence de son choix délibéré de continuer à écrire dans une solitude assumée qui l’éloigne des sollicitations des gens de lettres. A cet égard La prière du poète’ nous éclaire sur la conception de sa poésie. S’adressant à Dieu, elle écrit :

« Donne de quoi chanter à moi pauvre poète
Pour les gens pressés qui vont, viennent, vont,
Et qui n’ont pas le temps d’entrer dans leur tête
Les airs que la vie et la mort y font…
Un peu – si peu - ce qui demeure d’or en poudre
Ou de fleur de farine au bout du petit doigt,
Rien, pas même de quoi remplir mon dé à coudre…
Pourtant de quoi remplir le monde par surcroît »

Offrande qui nous touche par sa spontanéité ! Ecouter librement sa musique intérieure et la transmettre dans un élan de générosité telle est sa mission !
Les autres, ce sont les écrivains qui l’ont admirée. Le document évoque Montherlant, nous aurions pu en citer d’autres, mais ce sont aussi des gens connus ou inconnus qui ont partagé ses poèmes venus mystérieusement du fond de son cœur ! Les phrases de Montherlant à propos de son œuvre l’ont touchée. Parlant de lui, elle se révèle comme une femme tolérante et de grande conviction. En dépit des critiques dont il est l’objet, elle souligne sa grandeur d’âme. Dans ses ‘Notes intimes’, elle écrit :

« Je crois que Montherlant est de l’espèce d’étoffe dont Dieu fait parfois Augustin… Dieu attend au tournant l’homme de Désir. Je prie pour lui… »

     De même sa rencontre avec De Gaulle l’a beaucoup impressionnée car dans sa modestie elle n’envisageait pas qu’il puisse venir la saluer  chez elle ! Elle est frappée par sa physionomie aimable et le contact chaleureux de sa main. Rappelons à ce sujet que pendant la seconde guerre mondiale elle a écrit un message d’espérance à un sauveur hypothétique, venu d’Angleterre qui libèrerait la France ! En maison occupée, sans poste de radio, elle ignorait encore La France libre’ qui ne lui fut révélée qu’un peu plus tard. Pour mieux dissimuler ce message, elle l’avait écrit en style pseudo-médiéval :

« France, la Reine au mois des mille fleurs,
France est tombée au bois de grand malheur…
Dans le brouillard sans yeux elle regarde
Et pleure et crie en implorant la mer…
Mouette, oiseau dont le vol est témoin
De moi qui meurs va loin, va loin, va loin
A mon ami va le dire…
Dis-lui qu’il vienne avec sa main armée
Et brise en l’ombre où mon malheur attend… »

   A travers son œuvre, nous gardons d’elle une image plus quotidienne que le document nous dévoile. Toujours entourée d’enfants, elle célèbre dans ses Chansons la magie de la ronde d’autrefois, les visages de ses amies d’enfance qui dansaient avec elle sur la place, monde du merveilleux qui l’a toujours accompagnée !


Pierre Sentenac illustration Rondes sur la place


   Dans le livre Marie Noël ou l’aventure du silence publié en 2006, en empathie avec elle, j'ai transcrit ce moment privilégié:

Rondes sur la place

A mon beau château
La ronde d’autrefois
Deux rondes : l’une la plus nombreuse
Marthe Madeleine Jeanne Marie
Où êtes-vous pour démolir le beau château
Pierre à pierre
Ronde démolisseuse
Qui enchantait nos jeunes cœurs.
Que lui donnerez-vous ?
De merveilleux bijoux
Que nous façonnions avec liberté
abandonnant la grande ronde
Pour démolir entièrement le beau château…
M.S           




 Marie Noël ou l'aventure du silence » de Michèle Serre
1 illustration de Pierre Sentenac

est disponible aux éditions Le Bien-Vivre
Pour commander cet ouvrage contacter l'adresse mail: lbvmps@outlook.fr  
( Livres d’artiste de Collection, fait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés, prix: 17Euros )



28 mai 2012

Rameau, musicien d’avenir




Dans le blog du 6 mai, nous évoquions le renouveau de la musique baroque vers la modernité. Dans cette voie exigeante, le centre de chorégraphie de la compagnie Montalvo-Hervieu a su relever le défi pour mettre en scène une comédie-ballet de Jean-Philippe Rameau: « Les Paladins »

Cet opéra-ballet a été représenté pour la 1ère fois en 1760, trois ans avant la mort du musicien, devant un public parisien enthousiaste. Spectacle total, alliant avec subtilité le plan visuel et le plan musical sur un fond d’intrigues faciles à suivre, c’est un superbe enchaînement d’airs et de danses dans des rythmes contrastés.
                     Présenté en mai 2004 à Paris au théâtre du Châtelet,
« Les Paladins » ont également remporté un vif succès, tant la nostalgie de la musique de Rameau et l’étrange pouvoir de suggestion du chant et de la danse dans une atmosphère de féérie, sont inhérents au talent exceptionnel de Jean-Philippe Rameau.

Les paladins, personnages médiévaux du palais de Charlemagne, remis à l’honneur au XVIIIème siècle, évoquent le palais romain et une société policée, un thème à la mode à cette époque-là. L’intrigue est banale :
Un tuteur garde prisonnière sa pupille qu’il veut épouser mais celle-ci est éprise d’un jeune homme qui vient la délivrer avec un groupe de paladins déguisés en pélerins.

On ne peut qu’être sensible à la modernité du décor, la réussite de l’intégration entre chant et danse, l’harmonie entre la mise en scène et la chorégraphie. L’introduction de la vidéo qui renouvelle constamment le décor, sublime le merveilleux du spectacle.
En arrière-plan, apparaît l’image du château, parfois remplacé par un fond de ciel nuageux puis un jardin à la française où évoluent toutes sortes de personnages parfois métamorphosés en papillons, en animaux, en paons et vice-versa selon les aspirations des personnages, tout cela en symbiose avec des sentiments  de langueur ou de volupté s’accélérant parfois jusqu’à l’agressivité. Les costumes très modernes et de couleurs vives, parfois criardes, les lumières superbes rythment les déplacements des acteurs et des danseurs.
La chorégraphie est entraînante, la gestique des danseurs hip-hop et de rap,  faite de déhanchements, de mouvements syncopés, lascifs ou délirants s’accorde merveilleusement avec la musique tantôt langoureuse ou  endiablée dans l’espace scénique sous la direction éclairée de William Christie.

Rameau, « musicien d’avenir » selon Claude Debussy, c’est ce que nous ressentons après ce spectacle éblouissant ! La peinture de l’amour et des états d’âme des acteurs est exprimée avec une sensualité et une finesse surprenantes pour son époque, les sentiments sont magnifiés par le mélange des timbres instrumentaux, des jeux de l’harmonie avec la mélodie. La liberté d’expression de ce spectacle vivant laisse une place de choix à la modernité qui, tout en respectant le passé, ouvre ses droits aux goûts actuels.
M. S


  Pierre Sentenac - La danse


  
   Spectacle & DVD:

   Comédie-ballet en trois actes, créé le 10 février 1760 à l’Académie royale de musique de Paris
Musique de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) _ Livret de Duplat de Monticourt

   Théâtre du Châtelet du 14 mai au 28 mai 2004 : Les Paladins de Rameau
   Les Arts Florissants, choeur Les Arts Florissants dirigé par William Christie
   Chef de choeur : François Bazola
   Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne
Compagnie Montalvo-Hervieu,
   Lumières: Philippe Berthomé

   Atis: Topi Lehtipuu, Argie: Stéphanie D'oustrac, Nérine: Sandrine Piau 
   Orcan: Laurent Naouri , Manto: François Piolino, Anselme: René Schirrer
   Un Paladin: Emiliano Gonzalez-Toro

4 mai 2012

Ossip Mandelstam, qui danse encore...



Souvent relégués aux confins de la littérature et des lieux de pouvoir, les poètes tentent encore de survivre, créant parfois des lieux d’échanges spontanés ou structurés. Chercheurs de mémoire et de vraie parole, étonnants voyageurs, ils prennent des chemins de traverse, tissent des liens de pluralité entre diverses formes d’art, se transforment quand ils le peuvent en diseurs, proclamateurs, «proférateurs», pour échanger avec le public le plaisir des mots.
Cette démarche n’est pas neuve, elle resurgit dans certaines époques ou à la faveur d’évènements historiques. N’est-elle pas le symptôme d’un besoin inassouvi d’un souffle de liberté et de fraternité pour avancer sur le chemin des hommes ?
Quand le poète russe Ossip Mandelstam, poète diseur, avide de liberté de création et d’universalité, fait l’éloge de son illustre prédécesseur François Villon, poète français du Moyen-âge, il abolit les frontières de l’espace et du temps et renoue avec la poésie du large…

Dans la collection « Passeurs du temps », « Ossip Mandelstam un poète habité » privé de parole et de liberté, franchit les murs de l’obscurité des idéologies destructrices et du désespoir pour s’identifier au destin du poète vagabond toujours en quête de compassion humaine et du Graal de la poésie.



               Pierre Sentenac   illustration N°3



                A François Villon

Face au siècle loup-garou et au lâches
j’élève la protestation du poème
avec la douceur de mes mains
avec la soie rouge des mots
avec ce qu’il faut de tendresse
et de légèreté
pour toucher le cœur de mes frères !
Frères humains qui après nous vivez ,
c’est la plus belle complainte
du poète vagabond
qui n’oublie jamais les étoiles.
Cette plongée dans les ténèbres
je la dédie aux Vivants
aux roses devenues couronne
aux mots neufs du poème
qui dorment dans un brin de paille…

Poème II, extrait de « Ossip Mandelstam un poète habité »


Michèle Serre







« Ossip Mandelstam un poète habité » de Michèle Serre
4 illustrations de Pierre Sentenac

est disponible aux éditions Le Bien-Vivre
Pour commander cet ouvrage contacter l'adresse mail: lbvmps@outlook.fr  
( Livres d’artiste de Collection, fait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés, prix: 19Euros )


Nota:
Ce livre a été présenté sur le Blog : "L'oiseau de feu du Garlaban" ,
par Jean-Luc Pouliquen, le 29 Janvier 2011. 



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21 avril 2012

Marquet, seul peint qui sait voir



«  Seul bâtit qui sait habiter
Seul parle qui sait écouter
Seul peint qui sait voir    »
Jean-Louis Chrétien


En revoyant les bords du fleuve de la Garonne à Royan, je n’ai pu m’empêcher  d’évoquer le regard d’enfant du peintre Marquet sur les rives du fleuve, la vie des quais et des bateaux prêts à partir…
Là est née sa vocation de peintre, entre terre et mer, dans la flânerie du regard sur les lumières changeantes du ciel et de l’eau musardant sur les terres ocre.
Malgré son apparente monotonie, ce spectacle toujours renouvelé l’a habité durablement, déclenchant en lui le désir du lointain inconnu et l’expression d’une ardeur créatrice.

A la rue triste et sans âme
J’ai préféré les bords du fleuve
le lent voyage des bateaux
la vie des quais
les jeux du soleil sur l’eau !
Vivant surtout dans les marges
quittant l’école du savoir
J’ai fait mon miel du regard
sur les choses et les êtres
jamais lassé
d’observer les chalands qui passent
les drapeaux qui claquent au vent !
Cette vie simple à fleur de terre
où je dessinais enfant
un morceau de charbon dans les mains
une fête de couleurs qui m’éloignait
des gens revêches…

Extrait de « Marquet ou le flâneur insatiable » Michèle Serre






Aujourd’hui je partage avec lui, l’errance du regard sur les lignes mouvantes qui bordent le fleuve :

« Dans l’estuaire, il y a des étés infinis
comme si le vert et le bleu brassaient
des myriades de soleils
Sites mouvants
brumes flottantes… »

moments de plénitude, temps de gratuité, comme si le partage des eaux dessinait en nous inlassablement, un paysage intérieur secret et indéfinissable.

Michèle Serre   



« Marquet ou le flâneur insatiable » de Michèle Serre
3 illustrations

( Livres d’artiste de Collection, fait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés, prix: 19Euros )





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4 avril 2012

La note suspendue

                                                      Nouvelle


Quand les gens pensent aux années cinquante, ils imaginent - non sans une certaine nostalgie - des paysages de verdure et des petites maisons cachées dans la lumière des jardins. Or le petit garçon que je connaissais bien et qui se prénommait Ludovic ne vivait pas du tout dans ce décor de rêve. Oserais-je dire que c’était bien mieux !
Car Ludo, c’est ainsi que tout le quartier l’appelait, était un enfant des rues, non comme on l’entend aujourd’hui, avec en toile de fond la connotation de voyou, mais un garçon d’une dizaine d’années qui vivait à l’aise dans un quartier cosmopolite s’il en fût, où l’on ne parlait guère de ghetto et de racisme.

Dans la rue Llucia les petits commerçants étaient nombreux et tous familiers au garçonnet. C’était une rue passante et avant d’aboutir à la place Cassanyes très animée les jours de marché, Ludovic flânait devant les magasins qui attisaient sa gourmandise et, lorsqu’il passait devant la boulangerie la bonne odeur du pain émoustillait ses narines et creusait encore plus son estomac boulimique.


Pierre Sentenac       Encres à la plume


En face de la boulangerie, une boutique exerçait sur lui une fascination dont il avait du mal à se départir. Très timide et rêveur, il n’avait jamais osé pousser la porte de ce magasin singulier, d’autant que la blouse blanche de monsieur Soler n’était pas faite pour le mettre à l’aise. Sur le chemin de l’école, il fallait se hâter et ce n’est qu’au retour qu’il pouvait s’octroyer une pause devant le magasin « Tout élec » qui représentait pour lui une véritable caverne d’Ali Baba …

Sa vitrine était somptueuse : tout étincelait, de l’écrin d’ébénisterie des postes de TSF dont l’œilleton vert se déplaçait sur l’écran avec les couleurs de l’arc-en-ciel jusqu’au nouveau transistor que l’on pouvait transporter partout, même en pique-nique au bord de la mer ou de la rivière.

Mais il y avait surtout des instruments de musique et, notamment, une batterie magique que le petit garçon contemplait avec admiration. Parfois, une musique américaine filtrait par la porte entrouverte…


                                                             Extraits de la note suspendue _ Michèle Serre


                                                                              




« La note suspendue, Le silence de mort» 2 Nouvelles de Michèle Serre
2 illustrations de Pierre Sentenac

( Livres d’artiste de Collection, fait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés , prix:15Euros)






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