25 février 2013

Jacques Faujour, une mélodie secrète






Une musique de la lenteur quand il regarde ce monde si prêt à disparaître et que nous sentions bienveillant. Une aventure artistique et humaine qui creuse un sillon avec talent sur des chemins familiers parfois anachroniques mais qui gardent toute leur saveur. Témoignages d’une époque qui ne nous laissent jamais indifférents. Bribes d’ethnologie par le cadre désuet …
Tenues vestimentaires décontractées, tabliers à fleurs surannés, tissus et dentelles, maillots de bain démodés, habits de travail ouvrier, outils rudimentaires parfois abandonnés ne sont plus que le souvenir d’une époque à jamais révolue. Les hommes et les femmes, les enfants, se montrent librement, sans artifice, ce que nous avons oublié depuis longtemps.
Etre vrai dans le regard qu’on porte sur les êtres mais aussi en soi-même. Œuvrer toujours plus avant pour percevoir la pointe de la réalité que le regard affine sans cesse… une ruralité de bon aloi dont nous avons parfois la nostalgie, éloge du simple où chacun peut se reconnaître.

Aujourd’hui, la ligne de démarcation entre la ville et la campagne n’est pas aussi nette et nous sommes avides de ces îlots de nature où l’homme pouvait se mouvoir et se retrouver.
Peut-être, cette ligne de démarcation existe-t-elle encore dans les manèges multicolores de la Foire du Trône, témoins agressifs de loisirs plus sophistiqués où l’homme moderne se libère dans l’ivresse de la vitesse, l’artificialité des lumières et des couleurs, un monde urbanisé qui brille de tous ses rêves d’ailleurs, une sorte de tapisserie cosmique…

« Le monde devient rêve, la rêve devient monde » écrivait Novalis.  

Michèle Serre



Jacques Faujour

« Nuits Foraines »

Photographies

Du 12 au 29 Mars 2013
Vernissage le mardi 12 Mars à partir de 16h

Galerie Weiller
5, rue Gît-le-cœur – 75006 Paris
01 43 26 47 68

Métro-Parking St-Michel
Lundi au Vendredi de 14h30 à 18h
Samedi sur RDV

8 février 2013

Sur l’œuvre de Pierre Sentenac


Libres espaces

Il existe dans notre siècle des œuvres dites abstraites mais nostalgiques de la présence de signes évidents.
Nous souffrons tous de cette absence innommée
Mais nous habitons dans certaines œuvres et ce que nous reconnaissons d’instinct dans ces paysages à peine ébauchés
Ce que nous voyons dans ces épures modelées
sont musiques d’espaces étreints,
d’arbres rencontrés,
d’oiseaux saisis au vol.
Emergences, résurgences
Tels sont les actes accomplis
Dans ce rituel de couleurs

- Moments de pure attente.




Pierre Sentenac Collage 1975





L’arbre à l’oiseau

Tu ouvres la fenêtre de mes songes
et Tel un oiseau dépasse le soleil,
tu inaugures ma vie réelle.
Les murs de mes prisons tremblent dans tes couleurs.
Mauve, l’espace éclate à l’horizon…
Les lignes fragiles de douceur partagent ma vision :
des près,
des terres,
des sables,
des mers étales
et le Soleil déterminant leurs équations dans une fête aérienne…
L’Arbre,l’oiseau s’est caché pour dormir,
incorporant ses ailes aux rémiges du bois,
s’élance comme un cri gonflé de printemps.

Le ciel remue en moi dans un grand tourbillon…
M.S


Pierre Sentenac Collage 1973