30 août 2012

Richter un peintre Majeur

L’exposition Richter au centre Pompidou de Paris est impressionnante aussi bien par les grands formats que l’artiste développe depuis les années 60 mais aussi par les petits formats qui nous rappellent une exposition de
De Staël à la mairie de Paris.

Cette alternance de photographies et d’œuvres peints est sa marque de fabrique, l’utilisation du « floutage » constituant son originalité première.
Et dans un contexte morose d’un marché mondialisé où la plupart des artistes se lançaient dans des installations et dénonçaient par leurs discours la fin de la peinture, Richter témoignait par ses œuvres et ses propos de la pérennité de la peinture

cette part de rêve et de poésie qui sommeille en nous et que la peinture nous révèle avec force et subtilité depuis des millénaires sans doute…

A partir des années 70, il élargit et approfondit les champs de la peinture et sa création oscille du figuratif à l’abstrait, creusant un chemin toujours ouvert qui lui est propre.
La musique, autant que la nature sont les deux univers où il puise pour créer.

Fidèle à ses changements de méthode, il continue à réaliser des tableaux figuratifs : aux côtés de vastes Marines et de grands paysages brumeux, il peint aussi des tableaux plus intimes de petit format (portraits, nature morte: fleurs), son investigation plastique le menant parfois à la peinture d’histoire avec laquelle il n’a jamais rompu.

Par ses effets de matière et de couleurs raclées et écrasées, il nous propose un monde différent de l’approche purement photographique, ses ‘photo-peintures’ en témoignent parfois, conférant à ses œuvres un aspect intemporel.

M.S


Couverture du Catalogue de l'exposition



Rappel : L'exposition Gerhard Richter
se poursuit au centre Pompidou à Paris
jusqu'au : 24 Septembre 2012


12 août 2012

Mozart méconnu

Dans les années 60, le festival Pablo Casals dans les Pyrénées orientales connut un immense succès. Après des années d’abstinence culturelle, de nombreux jeunes et moins jeunes découvraient avec bonheur la musique classique, les pouvoirs de diffusion tels que la radio et les premiers microsillons décuplaient ce mouvement ascendant… l’hebdomadaire ARTS avait mené une enquête sur les goûts musicaux de la jeunesse étudiante. A son grand étonnement Mozart, Bach, Beethoven figuraient parmi leurs musiciens préférés ! On assistait donc à une soif de découverte sans précédent.
Et le grand violoncelliste Pablo Casals, n’était pas loin de cette opinion en déclarant à la radio :
Beethoven musicien sublime, Bach l’unique, Mozart excellent et prolifique. Qu’est-ce à dire prolifique ?
Dans le club fondé à Toulouse par Mme Touren, fondatrice de l’association des amis de l’orgue, la musique classique était aussi à l’honneur et nous nous interrogions sur le sens et la validité de ce terme.
Dans la bouche des détracteurs de Mozart, il était synonyme de prolixité et de facilité. Mais pour les nouveaux adeptes de Mozart, il s’agissait surtout d’évoquer une écriture musicale d’une grande fluidité et dont la diversité procurait un plaisir toujours nouveau.
« La petite musique de nuit » et « La marche turque » devinrent les best-sellers de l’époque, le danger comme dans toute démarche culturelle, étant de se contenter d’une écoute superficielle et de jugements à l’emporte-pièce. Mais il faut bien reconnaître que ces 2 pièces musicales ont charmé toute une génération !
Pourtant la fréquentation de vrais mozartiens et d’œuvres plus complexes ont aussi donné aux mélomanes la possibilité et le goût d’approfondir leurs connaissances. Lors donc que vous avez été saisi une première fois à propos de quelques mesures, vous n’avez de cesse que vous ne l’éprouviez de nouveau… or ce plaisir, cette sérénité, personne ne peut le découvrir à votre place. Ainsi se laisse-t-on gagner progressivement par la lumière de Mozart, son esprit d’enfance, espiègle et mystérieux, que « La Flûte enchantée » traduit à merveille. Tout un cheminement de la vie intérieure est nécessaire pour sentir l’irruption de la grâce mozartienne.
Aujourd’hui l’œuvre de Mozart est apparemment mieux connue. On assiste à de grandes manifestations en son honneur, à de multiples rééditions de la plupart de ses pièces musicales, à des représentations nombreuses de ses opéras. Mais on peut regretter que par souci de modernité certaines interprétations ne restituent qu’imparfaitement la portée de sa musique.
Quant à l’utilisation abusive des airs connus par la publicité elle confine souvent à la caricature, ainsi de « La Flûte enchantée ». Nombre de nos contemporains pourront difficilement accéder à la vérité de son génie mais tous ceux qui ont fait l’expérience de la magie de sa musique ne peuvent l’oublier, une nécessité intérieure les conduit mystérieusement à ressentir l’appel à la joie et à la beauté qu’elle nous dévoile…
Elle est toujours là, elle nous attend !
M.S

 


La flûte enchantée


Elle me promet le chant
Et la danse vivante…
Moi qui pensais aimer
le seul frisson des frênes
je ne me doutais pas de ce
ravissement.
Ecoute : c’est un appel de joie !
quelle présence mystérieuse
nous comblerait avec tant de
bonheur ?
Elle devance l’aube
Elle court dans la forêt
Et les pays où elle nous mène
ne sont mirages
que pour les ignorants.
Tu viens de découvrir un monde
une langue inconnue
un mouvement d’amour
qui te porte en silence

                                          Extrait  de la Traversée des Lumières




Pierre Sentenac,  Variations sur Mozart





La Traversée des lumières de Michèle Serre
3 illustrations de Pierre Sentenac

est disponible aux éditions Le Bien-Vivre
Pour commander cet ouvrage contacter l'adresse mail: lbvmps@outlook.fr 
( Livres d’artiste de Collectionfait main, couverture Moulin Laroque, papier moulin ou vergé:
tirages 100 exemplaires numérotés, prix: 19Euros )

7 août 2012

La Vacance

La vacance, c’est ce moment de respiration et de poésie qui nous relie à l’innocence du présent… c’est la vision des bateaux qui s’éloignent, tels des lucioles dans la nuit profonde… moment de relâchement et de plénitude où le regard se noie en contemplant mer et ciel dans un accord infini…
Méditation du regard pour un jour nouveau, une lumière nouvelle et l’on se prend à rêver à la chanson de Brassens qui nous charme par son espièglerie et ses paroles primesautières, philosophie souriante et pudique…
Comme il a raison le poète quand il nous dit à la fin de sa chanson

‘ Supplique pour être enterré à la plage de Sète’

« … Vous envierez un peu l’éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances. »

Oui, rêvons avec lui et prenons le large en toute innocence !
                                                                                                 M.S




Pierre Sentenac    Sète juillet 2012