18 février 2019

Cy Twombly, ce Méditerranéen


 Parler de Peintre-Poète, c’est parler d’artistes dont l’esprit essentiel des œuvres, évoque en soi, cette part indéfinissable qui nous touche au plus profond.
Parmi les rares peintres que l’on peut qualifier de Poète, j’aimerais citer le nom de : Cy Twombly

Sa culture qu’il est venu puiser en Europe, lors de son premier voyage  l’a  ébloui !
Au point de se fixer plus tard et définitivement en Italie, faisant de cet Américain de Lexington, un artiste Méditerranéen…rejoignant ainsi la tradition de tous les peintres qui de Lorrain à Poussin, Valenciennes, Corot et tant d’autres sont venus faire : 
«  Le voyage en Italie ».

Ce qui caractérise son œuvre, c’est cette part essentielle d’écriture picturale, lui permettant suivant des thématiques diverses liées à la littérature, aux mythes classiques grecs et latins, Achille, Vénus...  de se plonger et de retrouver l’esprit de certaines œuvres majeures comme L’Iliade, etc
Le long de son parcours pictural il décrit un art empreint, de signes, de graffitis, de ratures, de grattages, de griffures, de taches, de salissures et autres écritures, de Titres volontairement grossis comme pour suggérer avec force l’Esprit d’une  œuvre, d’une Poésie (Valéry, Rilke, Keats, Virgile, Ovide…)

« J’aime les poètes, car je trouve chez eux des phrases concises… » disait-il au cours d’un entretien en 2007.

Cette technique si particulière, d’écriture d’éléments divers, mêlés, irréguliers, gauches et déformés selon une esthétique savante qui lui est propre, que certains qualifient volontiers ‘d’art enfantin’, a permis à Roland Barthes dans son excellent ouvrage: 
‘Cy Twombly’ d’analyser ce style et cette expression.

Toutefois son parcours artistique sous l’influence de la lumière du ciel et de la beauté naturelle des paysages italiens a nourri son inspiration et lui ont permis de réaliser quelques chefs d’œuvres !
« Le paysage est l’une des choses au monde que je préfère » dit-il en 2007.

On peut citer dans les années 1993, la double série des ‘quatre saisons’ sur le temps qui passe, processus de naissance et de mort…
Viennent ensuite dans cet état d’esprit : ‘La période égyptienne’ dans ses rappels historiques, ses lumières et son Dieu solaire
Puis dans le années 2000, en fêtant ‘Bacchus’ par d’immenses toiles colorées et dégoulinantes à l’excès, retrouvant l’écriture des enroulements, avec de larges brosses dans une gestualité ample et rapide!
_ Premières œuvres (sans titre 1967) ou ensuite (Rideau, Opéra Bastille 1986)

Vers 2008, la poésie des Haïkus se mêlant à la Nature orchestre une série colorée très variée, sur ‘Les Pivoines’’ : sorte de Nymphéas modernes en hommage à Monet ?
Pour conclure, une citation de l’auteur : « Les vers ont un effet puissant sur les peintures… il y a un vers chez Archiloque, mon poète préféré,… qui dit :

 ‘Quittant Paphos ourlée de vagues, ourlée…’

ça vous semble peut-être sans intérêt, mais c’est essentiel pour moi, Je suis un peintre Méditerranéen. »


Pierre Sentenac




Pierre Sentenac 'Nature' 04/1996 -
Tech. mixte/carton - 21x27cms





NB: On lira avec intérêt les ouvrages suivant:

_ Roland Barthes: 'Cy Twombly'   Le Seuil
_ Collection 'Paroles d'artistes' :'Cy Twombly'   éditions FAGE
_ 'Cy Twombly'  centre Pompidou  BeauxArts éditions