18 mai 2017

Parler de Arturo Toscanini


Dans le début des années 50, aller au cinéma représentait pour l’enfant que j’étais un spectacle de divertissement formidable !

Car au-delà du film que l’on « allait voir » avec envie et passion (Quo Vadis, Samson et Dalila, Robin des bois, Jeanne d’Arc…) les « Actualités de la semaine » qui débutaient par le ‘cocorico’ du coq de la firme Pathé, nous apportaient les informations générales, les faits, les évènements essentiels, les célébrités de l’époque avec les « mots d’esprit » du narrateur (plus ou moins justifiés) la vision idyllique de la modernité avec son cortège d’évolutions et d’illusions futures, tournant parfois à la propagande …

C’est ainsi que je découvris pour la première fois Arturo Toscanini, au cours de la retransmission sommaire d’un concert (Carnegie hall du 31 janvier 1953 ?)

Bien qu’encore adolescent cette image m’a fortement impressionné !

Il s’est présenté à moi comme le chef d’orchestre mythique, au visage déterminé et persuasif, dirigeant avec vitalité et une fougue remarquable !

Mon admiration pour ce chef d’orchestre d’exception ne s’est jamais démentie et j’ai suivi son parcours musical avec le plus vif intérêt.

Plus tard, vers dix-sept ans, ses interprétations hors pair m’ont orienté, dans mes choix, mes exigences musicales et permis de comprendre qu’une œuvre musicale ne vit, ne prend forme que si l’interprétation est exceptionnelle!

Ses interprétations sont remarquables, par leur justesse, leur qualité de tempo, leur respect de la partition… elles m’ont servi de révélateur par rapport à certains chef-d’œuvre de musique classique :

Ainsi, son interprétation de la 39ème Symphonie de Mozart, qui met en valeur avec brio les sentiments contraires (« du rire aux larmes », si chères à Mozart).

Il faut noter également que son amour de la musique, le conduit vers un répertoire universel, moins fréquent à l’époque, parfois jusqu’à des musiques très actuelles.
Son éclectisme, le poussait à des choix exigeants, audacieux.
En création mondiale, il inscrit à son répertoire, d’une manière magistrale, la Symphonie « du Nouveau Monde », d’Antonin Dvorak, dont les accents enchantèrent ses contemporains !

Pendant 17ans à la tête de la NBC (orchestre taillé sur mesure pour sa stature de chef) au rythme d’un concert par semaine, il interprètera pour des millions d’Américains des œuvres méconnues ou inconnues, ne dédaignant pas pour autant, la diversité des œuvres classiques universelles…

Les nombreux enregistrements qu’il nous a laissés et qui parsèment son chemin de création, constituent l’un des plus impressionnant monument de l’Histoire du disque.

                                                                                               P.S



Pierre Sentenac "Largo con variazone" 
Encres/Arche 17/05/17



Pierre Sentenac "Molto vivace con brio"
Encres, Pastels/Arche 17/05/17