12 août 2012

Mozart méconnu

Dans les années 60, le festival Pablo Casals dans les Pyrénées orientales connut un immense succès. Après des années d’abstinence culturelle, de nombreux jeunes et moins jeunes découvraient avec bonheur la musique classique, les pouvoirs de diffusion tels que la radio et les premiers microsillons décuplaient ce mouvement ascendant… l’hebdomadaire ARTS avait mené une enquête sur les goûts musicaux de la jeunesse étudiante. A son grand étonnement Mozart, Bach, Beethoven figuraient parmi leurs musiciens préférés ! On assistait donc à une soif de découverte sans précédent.
Et le grand violoncelliste Pablo Casals, n’était pas loin de cette opinion en déclarant à la radio :
Beethoven musicien sublime, Bach l’unique, Mozart excellent et prolifique. Qu’est-ce à dire prolifique ?
Dans le club fondé à Toulouse par Mme Touren, fondatrice de l’association des amis de l’orgue, la musique classique était aussi à l’honneur et nous nous interrogions sur le sens et la validité de ce terme.
Dans la bouche des détracteurs de Mozart, il était synonyme de prolixité et de facilité. Mais pour les nouveaux adeptes de Mozart, il s’agissait surtout d’évoquer une écriture musicale d’une grande fluidité et dont la diversité procurait un plaisir toujours nouveau.
« La petite musique de nuit » et « La marche turque » devinrent les best-sellers de l’époque, le danger comme dans toute démarche culturelle, étant de se contenter d’une écoute superficielle et de jugements à l’emporte-pièce. Mais il faut bien reconnaître que ces 2 pièces musicales ont charmé toute une génération !
Pourtant la fréquentation de vrais mozartiens et d’œuvres plus complexes ont aussi donné aux mélomanes la possibilité et le goût d’approfondir leurs connaissances. Lors donc que vous avez été saisi une première fois à propos de quelques mesures, vous n’avez de cesse que vous ne l’éprouviez de nouveau… or ce plaisir, cette sérénité, personne ne peut le découvrir à votre place. Ainsi se laisse-t-on gagner progressivement par la lumière de Mozart, son esprit d’enfance, espiègle et mystérieux, que « La Flûte enchantée » traduit à merveille. Tout un cheminement de la vie intérieure est nécessaire pour sentir l’irruption de la grâce mozartienne.
Aujourd’hui l’œuvre de Mozart est apparemment mieux connue. On assiste à de grandes manifestations en son honneur, à de multiples rééditions de la plupart de ses pièces musicales, à des représentations nombreuses de ses opéras. Mais on peut regretter que par souci de modernité certaines interprétations ne restituent qu’imparfaitement la portée de sa musique.
Quant à l’utilisation abusive des airs connus par la publicité elle confine souvent à la caricature, ainsi de « La Flûte enchantée ». Nombre de nos contemporains pourront difficilement accéder à la vérité de son génie mais tous ceux qui ont fait l’expérience de la magie de sa musique ne peuvent l’oublier, une nécessité intérieure les conduit mystérieusement à ressentir l’appel à la joie et à la beauté qu’elle nous dévoile…
Elle est toujours là, elle nous attend !
M.S

 


La flûte enchantée


Elle me promet le chant
Et la danse vivante…
Moi qui pensais aimer
le seul frisson des frênes
je ne me doutais pas de ce
ravissement.
Ecoute : c’est un appel de joie !
quelle présence mystérieuse
nous comblerait avec tant de
bonheur ?
Elle devance l’aube
Elle court dans la forêt
Et les pays où elle nous mène
ne sont mirages
que pour les ignorants.
Tu viens de découvrir un monde
une langue inconnue
un mouvement d’amour
qui te porte en silence

                                          Extrait  de la Traversée des Lumières




Pierre Sentenac,  Variations sur Mozart





La Traversée des lumières de Michèle Serre
3 illustrations de Pierre Sentenac

est disponible aux éditions Le Bien-Vivre
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