19 janvier 2013

Sofia en été


Le dernier livre de Jean-Luc Pouliquen Sofia en été publié aux éditions de l’Harmattan, n’est pas qu’un récit de voyage, un séjour dans la capitale peu familière de la Bulgarie. C’est aussi et avant tout un chemin d’écriture.
Au commencement, d’autres publications chez le même éditeur :

Gaston Bachelard ou le rêve des origines 
mais aussi La terre du premier regard, Un griot en Provence.

Au début du livre, l’évocation des rencontres de Pontigny, l’abbaye de Pontigny célèbre dans le monde entier pour ses rencontres mythiques autour de la littérature. « Tous les grands noms de la littérature européenne sont passés par là » nous dit avec une secrète nostalgie l’auteur. C’est dans ce lieu prestigieux que se sont nouées des influences, renforcées des valeurs humanistes universelles !

Ces rencontres privilégiées le poète les avait déjà pressenties en 2002 à Dijon lors d’un colloque sur l’œuvre du philosophe Gaston Bachelard où l’image attachante de Liuba avait alors imprégné sa mémoire. Si bien qu’une belle amitié s’était instaurée entre eux malgré la distance. Des mails échangés sont des moments de gratuité bien utiles pour la vie quotidienne !
Et puis les années passent et, progressivement, les mails s’espacent et c’est la fin du dialogue entre le poète et la philosophe. Cette ouverture sur le monde s’éloigne et dans l’esprit du poète seule subsiste l’image d’une belle jeune femme svelte qui apparaît dans une photographie « Avec une gerbe de fleurs qu’elle s’apprête à déposer sur la tombe de Bachelard dans le cimetière de Bar-sur-Aube ».



Puis un jour, presque miraculeusement, les contacts reprennent après des années de silence. Ayant occupé un emploi très prenant à la Poste et aux Télécommunications Liuba avait négligé ses anciennes relations et, reprenant son ancien métier de professeur de philosophie, elle revenait vers ses amis. Itinéraire inverse de celui de Bachelard qui était passé de la Poste au métier de philosophe.
Des échanges plus nourris par des mails réguliers et des conversations sur Skype permettront de se revoir très bientôt et aboutiront au voyage vers Sofia dans une saison propice à la découverte de la ville. Une aventure qui débute par le passage à l’aéroport, intervalle rituel au préambule du voyage.

A l’arrivée, les retrouvailles, peu probables il y a quelques mois, se concrétisent par l’hospitalité chaleureuse d’une famille d’intellectuels aux revenus modestes dans un pays rattaché tardivement à l’Europe mais gagné rapidement par la mondialisation des modes de vie et de la consommation.
Et malgré les frustrations (inhérentes aux différences de niveau de vie) un dialogue s’établit dans le partage amical des plaisirs simples de la vie quotidienne, des valeurs artistiques de la ville et de la préservation de l’environnement.

Une des richesses inattendue de Sofia est le musée de minéralogie. Le véritable nom est symbolique : Musée de la Terre et des Hommes. N’est-ce pas une invitation à préserver les ressources naturelles de notre planète ?

« Les pierres précieuses sont un défi au monde des ténèbres » écrivait Gaston Bachelard. Et quelle dimension poétique dans ce déploiement de formes et de couleurs…

Une belle lumière de ce voyage pour un poète !
Michèle Serre


 
     Pierre Sentenac  «La lune devient bleue auprès des papillons» 1992


Commande:

Livre: 'Sofia en été'  de JL Pouliquen
prix: 13,50Euros
adresse site:  http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39062

2 commentaires:

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  2. Michèle Serre traduit bien la lumière philosophique du livre, pierre précieuse de l'esprit de Sofia, captée par Jean-Luc Pouliquen. Ce livre m'a évoqué, "Le Monde d'Hier" de Stefan Zweig, par son caractère de méditation historique à travers les réflexions d'un éternel voyageur.
    LD

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