13 septembre 2012

Sous les pas le chemin


M.S :
« C’est sous les pas que se forme le chemin »
écrit le regretté Antoni Tapiès en 1958 et ses écrits autant que ses œuvres sont pour toi une référence !

P.S :
Pour moi, la peinture est plurielle, comme lui j’ai pratiqué le dessin, le collage, et les résonnances de la musique m’ont toujours accompagné.
Comme lui, admirateur de l’ancienne civilisation chinoise, je crois à la nécessité d’une pratique de l’art dans un esprit de contemplation. Très imprégné des traditions des peintres chinois et japonais, je me suis formé progressivement à la technique des encres, tentant de concilier dans ma démarche l’esprit oriental et la spontanéité du geste souvent traduite par des artistes modernes dont les abstraits lyriques tels : Schneider, Hartung, Soulages, Mathieu et d’autres…

Il m’arrive parfois d’évoquer la fougue et la frénésie des gestes du peintre Mathieu sur de grandes toiles devant un public fasciné par sa rapidité d’exécution.

Cet acte de peindre a constitué très tôt pour moi une libération par rapport à des techniques picturales contraignantes et je suis toujours sensible à cette matière vivante, magique par la fraîcheur de l’expression, rejoignant ainsi la pensée de Gaston Bachelard à son propos :

« L’encre, par ses forces d’alchimique teinture, par sa vie colorante, peut faire un univers, si seulement elle trouve son rêveur »

Je suis donc resté « ce rêveur d’écriture » auquel tu fais allusion dans un de tes livres en évoquant Victor Ségalen. Comment ne pas regretter l’enfant passionné par la pureté de la ligne suivant les inflexions de la plume sur la blancheur du papier !

« En jouant…en jouant, quand nous sommes petits, nous apprenons à devenir grands. En jouant, nous disons des choses et nous en écoutons d’autres, nous réveillons celui qui s’est endormi, nous aidons à voir celui qui ne sait pas voir ou à qui on a bandé les yeux »
s’exprimait Tapiès devant des enfants.

Ainsi est-il primordial pour moi de saisir dans l’instant ce qui s’offre à moi d’une manière neuve à travers de multiples vibrations.
C’est parfois la monochromie d’un ciel où passe le nuage, moment d’éveil subit qui régénère notre regard et exacerbe la sensibilité.

                            « Nuage blanc
                                 Flamme de l’essentiel
                                     Où s’épure notre regard »

Quintessence du geste sur la page blanche.


                                


Pierre Sentenac  "Irisation-02/05" Encres/Arche




Pierre Sentenac  "Voiles-12/11" Encres/Arche





                                      




3 commentaires:

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    1. Dialogue poétique trés éclairant sur les sources d'inspiration de Pierre Sentenac, se terminant en encres-en-ciel...
      Laure Dino

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  2. Merci à Pierre Sentenac de nous dévoiler en quelques mots toute la profondeur cachée de son art.

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