4 décembre 2012

"La rencontre nous crée"


Les festivals sont souvent un lieu privilégié de rencontres autour d’une passion commune, en l’occurrence la poésie. Il y a quelques années, je l’ai rencontré pour la première fois au festival de Lodève « Les Voix de la Méditerranée ».

Chanteur-poète, sa guitare en bandoulière, Guilhem Gottardi revenait du pays de René Guy Cadou, avait visité la maison de ce poète mort dans la fleur de l’âge dont le talent continue à faire rêver tant de générations de poètes. Un lien mystérieux s’est établi entre nous et l’histoire n’est pas finie… Je l’ai retrouvé quelques années après au festival de poésie de Sète « Voix Vives » et nos échanges se sont approfondis autour de René Guy Cadou de Marie Noël et des poètes que nous aimons !

Aujourd’hui nous avons envie de partager sur le blog son itinéraire, un chemin de lumière qui transcende sa foi en la création.
S’adressant au peuple du Canada au cours d’une conférence, Martin Luther King racontait :

« Dès l’aube de notre combat pour la liberté, le Canada a été l’étoile polaire. L’esclave noir, privé d’éducation, déshumanisé… savait qu’il y avait un pays où le fugitif, s’il réussissait à survivre à l’horreur du voyage, pouvait trouver la liberté. » le mot ciel désignait le Canada !

Pierre Sentenac  "dernière simplicité" gravure/bois 15/15

Un negro spirituals : « Follow the Drinking gourd » (Suis le chemin de la calebasse…) contenait sous le camouflage des vers des indications destinées à l’évasion.
La calebasse était la grande ourse et l’étoile polaire vers laquelle elle pointait, dessinait la carte céleste qui dirigeait les pas du fugitif jusqu’au Canada.

Certes il ne s’agit pas pour Guilhem Gottardi de sauver sa vie mais sans doute dans un monde matérialiste et consumériste, de trouver dans la poésie et la chanson « un ciel » symbolisant pour lui un rêve d’amour et de liberté qu’il a envie de partager avec nous.
Mais faisons quelques pas avec lui :

« Né le 2 octobre 1978 à Montauban (Tarn et Garonne)
Enfance simple, fondée sur des valeurs laïques (parents enseignants) et proches de la nature (week-end en bord de Garonne). Un grand frère (1970) et une grande soeur (1974), je suis le benjamin.

Découverte de la chanson et de la poésie :
_ dans l'enfance: essentiellement Jacques Brel par mon père (réveil tous les dimanche matin avec ses chansons :
La parlote, Jef, Au suivant, La fanette...).
_ collège, lycée : très mauvais souvenir des cours de Français.
Très timide, l'idée de devoir écrire quelque chose en un temps limité me glaçait.
Aucune lecture marquante (presque un rejet), je me suis dirigé vers des études scientifiques.
_ faculté: études de mathématiques à l'université Paul Sabatier (Rangueil) à Toulouse.
C'est là qu'en dehors des cours j'ai découvert mon goût pour la poésie et les chansons.
En poésie, pour l'essentiel: Francis Jammes, Marie Noël, Pierre Reverdy, René Guy Cadou.
En chanson: je m'intéresse à tout ce qui touche à la « poésie chantée » :
des plus connus (Georges Brassens, Léo Ferré, Gilles Vigneault, Félix Leclerc, Guy Béart, Barbara, Anne Sylvestre, Catherine Sauvage...)
au moins connus (Philippe Forcioli, Jacques Bertin, Pierre Delorme, Giani esposito, Jean Vasca, Pierre Louki, Gilbert Lafaille, Bernard Haillant, Allain Leprest...).

Rencontre avec Philippe Forcioli: le 1er août 2003, je fais la connaissance du chanteur (que j'écoutais et admirais déjà depuis plusieurs années) à Vilar en val (Aude, un peu au dessus de Limoux) sur un « sentier en poésie » qu'il a créé en hommage à l'écrivain Joseph Delteil (Vilar en Val est son lieu de naissance).
Nous sympathisons, je lui dis mon admiration pour ses chansons dont il me donne les accords à la guitare et m'incite à écrire les miennes.
Depuis il n'a cessé de me garder bien généreusement sous son aile. http://sitephilippeforcioli.free.fr/
Et je partage mon temps entre l'enseignement (je suis « instituteur » ou « professeur des écoles » pour de très jeunes enfants en « maternelle ») et les chansons
.
J'ai composé mes premières chansons en 2004 sur des poèmes de Francis Jammes extraits « De l'angélus de l'aube à l'Angélus du soir ».
J'ai commencé à écrire mes « propres » chansons (paroles et musiques) en 2005 et n'ai pas cessé depuis.
Je continue tout de même à mettre « en musique » les poètes que j'aime au gré des coups de coeur (après Francis Jammes, il y a eu par exemple Paul Verlaine, Germain Nouveau et Pierre Gamarra).

Je revois fréquemment Philippe Forcioli en participant à des balades avec son association « A Pied sous le Ciel ». Il me propose de chanter au cours de soirées conviviales et improvisées et m'a fait l'honneur à l'automne 2010 d'enregistrer une de mes chansons sur son dernier disque (« Paroles Célestes » sur le cd « Le mystère demeure »).

Cette année, je travaille régulièrement avec une chanteuse de Montpellier pour un récital que nous donnons « chez l'habitant » ou sur de toutes petites scènes. Il s'intitule « Voeux » et comprend des mises en musique de poèmes que l'on aime ainsi que mes propres chansons.

La chanson « Chanteur pour voir »:
J'ai écrit le texte de cette chanson en avril 2011 sur le massif du Garlaban.
Alors en séjour à Aubagne avec en tête la chanson de Philippe Forcioli qui y a vécu (« Blanc Garlaban ), avec en poche les livres de Pagnol et au coeur un amour blessé et brûlant.
J'avais d'abord intitulé le texte « Se situer » (ou « Ceci tu es ») mais j'ai opté pour « Chanteur pour voir » quelques semaines plus tard en faisant la musique. »

Après ces quelques notes biographiques, il est important de souligner l’admiration de Guilhem Gottardi pour le chanteur-poète Philippe Forcioli, rencontre fraternelle et chaleureuse qui l’a adoubé dans son chemin de création. Ainsi la rencontre nous crée…

M.S



Ecoutons-le dans la chanson: « Chanteur pour voir ».

(en cliquant sur la référence You tube ci-dessous)

 http://www.youtube.com/watch?v=M8guitOfppI




Pour tout commentaire cliquer sur message ci-après:

2 commentaires:

  1. Merci beaucoup Michèle et Pierre pour ce beau texte de présentation. Je rajoute juste ci-dessous les "paroles" de la chanson :

    Chanteur pour voir...

    Nous ne sommes donc là qu'au lieu où le coeur veille
    Nous ne sommes ici qu'au lit de notre amour
    Mais il est difficile de le trouver toujours
    Ce nid secret d'oiseau blotti dans la merveille...

    Que ferions-nous de mieux qu'aimer, aimer, aimer
    Aimer, toujours aimer, nous-mêmes et tous les autres ?
    Bien-sûr il faut des bras pour entrouvrir les portes
    Mais il n'est rien qui passe où l'amour n'est passé

    L' Homme qui se souvient nous parle d'avenir
    L' Homme du souvenir marche toujours devant
    Il va sa vie rêvée ouvert à tous les vents
    Avec pour seuls soucis : espérer et tenir !

    Nous ne sommes donc là qu'au lieu où le coeur veille
    Nous ne sommes ici qu'au lit de notre amour
    Mais il est difficile de le trouver toujours
    Ce nid secret d'oiseau blotti dans la merveille...

    Où irions-nous ailleurs que dans nos désirs fous
    Nulle part et jamais qu'aux sources de nos songes ?
    Le pas qui n'aime pas se pétri de mensonges
    Et le pain qui en sort garde un bien mauvais goût

    Allons donc droit devant nos flambeaux dans le noir
    Tenant obstinément nos désirs de bohème
    Egrenons nos baisers, égrenons nos « je t'aime »
    Et soyons pour l'espoir juste : chanteur pour voir.

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  2. Et un lien (toujours sur youtube) pour une chanson de Philippe sur Van Gogh : http://www.youtube.com/watch?v=_XqhSSr6pOI

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