S’il est
une poète que Michelle Serre,
admirait et aimait pour sa poésie, naturelle, silencieuse, au-delà de ses
déboires amoureux, ayant conservé, une foi pure et sa grâce enfantine, c’est
bien Marie-Noël.
C’est par, la Nature, l’Ordre
spirituel empreint de silence, qui ordonnent leurs pensées poétiques et au-delà,
la grâce, la légèreté, la fantaisie, des souvenirs d’enfance, qu’elles sont si
proche !
Pour décrire, illustrer, cette
parenté poétique, nous adjoignons :
3 poèmes de Michelle Serre, précédés chacun, par un extrait en italique de Marie-Noël.
I
« Marie
Noël
Marie
(mara), l’amertume mortelle de ma racine
Noël,
mon miracle, ma fleur de joie »
Beaucoup s’étonnent
de ma mélancolie
Mais mon nom est porteur
de noires traversées…
Marie, l’amertume mortelle
Racine triste et sans joie…
N’ont-ils jamais compris
la force créatrice
de
lumineuse et fidèle
Je suis cela aussi…
Noël, miracle de la vie
et j’ai un nom qui le dit bien.
12 février 2006
II
« Le plus beau chant est celui qui
contient le plus grand silence »
« Que de fois la poésie est montée en
moi comme une eau bouillonnante qui voulait rompre la pierre de sa fontaine
close »
« Le Silence sait tout. Le Silence dit
tout.
Et de l’âme, hier désolée, part le chant
d’un bonheur immense »
« Aux âmes troublées leur sœur »
La fontaine qui coule
où personne ne passe
C’est le seuil où je me suis
assise
sans réussir le chant
que l’oiseau me tendait…
Poète à mes heures
Toute ma vie est infidèle…
Qui écoutera mon silence
Si profond que personne n’entend ?
11 Janvier 2006
III
« Ici, à travers la Puisaye, il y avait
un honnête petit train…Mais les gens de Progrès sont venus.
Ils ont supprimé le train…Et pour y faire
passer des cars, on va retailler les routes, les élargir, repousser violemment
à droite et à gauche leurs longs bois et leurs buissons. »
Autrefois en Puisaye
un petit train brinquebalant
longeait les routes et les bois
et tous les voyageurs
faisaient l’école buissonnière
parmi les aubépines et les
lilas…
Mais les gens de Progrès
ont supprimé le train
- Qu’a-t-on à faire d’un brave
petit train ? -
Elargissons les routes
repoussons les bois
et les buissons
Grisons-nous de vitesse et
d’odeurs de goudron
Et tant pis pour les aubépines et les lilas !
21 Janvier 2006

