17 décembre 2025

Marie-Noël, ou l’aventure du silence


S’il est une poète que Michelle Serre, admirait et aimait pour sa poésie, naturelle, silencieuse, au-delà de ses déboires amoureux, ayant conservé, une foi pure et sa grâce enfantine, c’est bien Marie-Noël.

C’est par, la Nature, l’Ordre spirituel empreint de silence, qui ordonnent leurs pensées poétiques et au-delà, la grâce, la légèreté, la fantaisie, des souvenirs d’enfance, qu’elles sont si proche !

Pour décrire, illustrer, cette parenté poétique, nous adjoignons :

    3 poèmes de Michelle Serre, précédés chacun, par un extrait en italique de Marie-Noël.

 


Marie Noël

I

 

« Marie Noël

Marie (mara), l’amertume mortelle de ma racine

Noël, mon miracle, ma fleur de joie »

 

Beaucoup s’étonnent

de ma mélancolie

Mais mon nom est porteur

de noires traversées…

Marie, l’amertume mortelle

Racine triste et sans joie…

N’ont-ils jamais compris

la force créatrice

de la Fleur de Noël

lumineuse et fidèle

Je suis cela aussi…

Noël, miracle de la vie

et j’ai un nom qui le dit bien.

12 février 2006

 

II

 

« Le plus beau chant est celui qui contient le plus grand silence »

« Que de fois la poésie est montée en moi comme une eau bouillonnante qui voulait rompre la pierre de sa fontaine close »

« Le Silence sait tout. Le Silence dit tout.

Et de l’âme, hier désolée, part le chant d’un bonheur immense »

  

« Aux âmes troublées leur sœur » 

La fontaine qui coule

où personne ne passe

C’est le seuil où je me suis assise

sans réussir le chant

que l’oiseau me tendait…

Poète à mes heures

Toute ma vie est infidèle…

Qui écoutera mon silence

Si profond que personne n’entend ?

11 Janvier 2006

 

III

  

« Ici, à travers la Puisaye, il y avait un honnête petit train…Mais les gens de Progrès sont venus.

Ils ont supprimé le train…Et pour y faire passer des cars, on va retailler les routes, les élargir, repousser violemment à droite et à gauche leurs longs bois et leurs buissons. »

  

Autrefois en Puisaye

un petit train brinquebalant

longeait les routes et les bois

et tous les voyageurs

faisaient l’école buissonnière

parmi les aubépines et les lilas…

Mais les gens de Progrès

ont supprimé le train

- Qu’a-t-on à faire d’un brave petit train ? -

Elargissons les routes repoussons les bois

et les buissons

Grisons-nous de vitesse et d’odeurs de goudron

Et tant pis pour les aubépines et les lilas !

21 Janvier 2006




Pierre Sentenac 'Rondes sur la place'
(Livre: poème II)





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