Dans la continuité, de la connaissance de la poésie de Michelle Serre, nous allons publier
des poèmes extraits du livre "Chateaubriand, Moi René", faisant partie de la Collection
"Les Passeurs du temps".
J’ai donc illustré cet article, par 3 poèmes,
chacun précédé en italique d’une citation extraite des 'Mémoires d'outre-tombe',
que Michelle Serre, a poétisé.
Pierre Sentenac
Chateaubriand texte de présentation
Il aura été le premier en date des historiens français du XIXème siècle.
Ce sera sa façon à lui d’être gentilhomme, « fils du temps » mais aussi poète.
Partout où sa nature poétique pouvait s’alimenter et s’accroître, il était chez lui.
Bien après qu’il se fut détaché du philosophe de l’état de nature, son propre état natal, la Bretagne demeurera la boussole intérieure de son style et de sa pensée.
Comme l’histoire d’une France disparue et toujours présente à l’arrière plan des temps nouveaux où il vieillit, le paysage de Combourg, résumé de sa Bretagne,
est toujours présent à l’arrière-fond des lieux qu’il découvre et qu’il traverse.
Michèle Serre
« Une odeur fine et suave d’héliotrope
s’exhalait d’un petit carré de fèves en fleur ; elle ne nous était point
apportée par une brise de la patrie, mais par un vent sauvage de Terre-Neuve,
sans relation avec la plante exilée…
dans ce parfum chargé d’aurore, de culture
et de monde, il y avait toutes les mélancolies des regrets, de l’absence et de
la jeunesse. »
Mémoires d’Outre-Tombe
Mais
le soir est venu
La
lune s’est couchée
sur la
mer de Bretagne…
Le
vent de Terre-Neuve
se
charge de parfum
Parfum
d’héliotrope
Mélancolie
d’absence
où je
respire la beauté
comme
dans ces forêts sauvages
où je
courais enfant
Vagabond
du silence
11 Aôut 2004
« Du temps présent, au temps que je vais peindre, il y a des siècles. »
Mémoires d’Outre-Tombe
Vivre le temps sur fond d’ailleurs
telle est ma vie forgée
au fil des jours…
Sortie de mon
« estrangement »
Où m’avaient plongé
mes errances dans les bois de Combourg
et l’infini des grands déserts américains,
ma sauvagerie naturelle s’est
éveillée
aux grands mythes d’histoire…
Le passé disparu surgit
des lieux imaginaires…
François en deuil du royaume perdu !
19 Aôut 2004
« …qu’en dernier résultat votre
chef-d'oeuvre survive dans la mémoire d’un oiseau, à votre langage et à votre
souvenir chez les hommes. »
Mémoires d’Outre-Tombe
Une voix qui se brise
Une ardeur qui s’éteint
tel est le sort commun
des humains que nous sommes…
N’y a-t-il pas une seconde vie
pour ceux qui se souviennent
du chant voilé du rossignol
à la nature en fleur…
Je pense à ce vieil homme
près du vieil arbre au tronc noueux
pourtant chargé de fleurs…
Tous deux épargnés par la foudre
ils rayonnaient encore !
17 Octobre 2004


