6 novembre 2025

Chateaubriand, Moi René

Dans la continuité, de la connaissance de la poésie de Michelle Serre, nous allons publier

des poèmes extraits du livre "Chateaubriand, Moi René", faisant partie de la Collection

"Les Passeurs du temps".

 J’ai donc illustré cet article, par 3 poèmes

chacun précédé en italique d’une citation extraite des 'Mémoires d'outre-tombe',

que Michelle Serrea poétisé.

                                                                                            Pierre Sentenac 

Chateaubriand texte de présentation 

Il aura été le premier en date des historiens français du XIXème siècle.

Ce sera sa façon à lui d’être gentilhomme, « fils du temps » mais aussi poète.

Partout où sa nature poétique pouvait s’alimenter et s’accroître, il était chez lui.

Bien après qu’il se fut détaché du philosophe de l’état de nature, son propre état natal, la Bretagne demeurera la boussole intérieure de son style et de sa pensée.

Comme l’histoire d’une France disparue et toujours présente à l’arrière plan des temps nouveaux où il vieillit, le paysage de Combourg, résumé de sa Bretagne,

est toujours présent à l’arrière-fond des lieux qu’il découvre et qu’il traverse.

                                                                                                Michèle Serre


 I


« Une odeur fine et suave d’héliotrope s’exhalait d’un petit carré de fèves en fleur ; elle ne nous était point apportée par une brise de la patrie, mais par un vent sauvage de Terre-Neuve, sans relation avec la plante exilée…

dans ce parfum chargé d’aurore, de culture et de monde, il y avait toutes les mélancolies des regrets, de l’absence et de la jeunesse. »

Mémoires d’Outre-Tombe

 


Mais le soir est venu

La lune s’est couchée

sur la mer de Bretagne…

Le vent de Terre-Neuve

se charge de parfum

Parfum d’héliotrope

Mélancolie d’absence

où je respire la beauté

comme dans ces forêts sauvages

où je courais enfant

Vagabond du silence

11 Aôut 2004


 

 

II



« Du temps présent, au temps que je vais peindre, il y a des siècles. »

Mémoires d’Outre-Tombe



Vivre le temps sur fond d’ailleurs

telle est ma vie forgée

au fil des jours…

Sortie de mon « estrangement »

Où m’avaient plongé

mes errances dans les bois de  Combourg

et l’infini des grands déserts américains,

ma sauvagerie naturelle s’est éveillée

aux grands mythes d’histoire…

Le passé disparu surgit

des lieux imaginaires…

François en deuil du royaume perdu !

                                                                                                          19 Aôut 2004

 

 

 « …qu’en dernier résultat votre chef-d'oeuvre survive dans la mémoire d’un oiseau, à votre langage et à votre souvenir chez les hommes. »

 

Mémoires d’Outre-Tombe

 



Une voix qui se brise

Une ardeur qui s’éteint

tel est le sort commun

des humains que nous sommes…

N’y a-t-il pas une seconde vie

pour ceux qui se souviennent

du chant voilé du rossignol

à la nature en fleur…

Je pense à ce vieil homme

près du vieil arbre au tronc noueux

pourtant chargé de fleurs…

Tous deux épargnés par la foudre

ils rayonnaient encore !

17 Octobre 2004