29 septembre 2025

St Michel et archanges


    En ce jour de la St Michel et archanges, je viens fêter ce Saint protecteur du mal, symbolisé et représenté souvent par « St Michel terrassant le dragon » qui accompagna, notre Sainte Jeanne-d’arc, vers la Victoire !

Pensant à Michelle Serre, pour la connaissance, la diffusion de son œuvre, par des poèmes du livre : « La Terre, l’Homme ».

    Michelle qui fût une enseignante dans le supérieur, à l’institut Limayrac de Toulouse, en ‘Culture générale’, très aimée, appréciée par ses élèves, n’oubliant pas la prière, la connaissance de Dieu, avait obtenu un diplôme de Théologie, à l’institut Catholique de Toulouse, sous la direction du bibliste Marchadour, de  Neuviart son assistant.

Le livre « La Terre, l’Homme », est la suite de ce diplôme.

    J’ai donc illustré cet article, par 4 poèmes

chacun précédé en italique d’une citation biblique extraits de la Genèse,

que Michelle Serre, a poétisé.

Pierre Sentenac


 I

Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.

La terre était informe et vide,... 

Gn1 1-2

Au temps où le Seigneur Dieu fit la terre et les cieux.

Gn2 4b

Poème I

 Au commencement, au temps où…

aux jours lointains que l'on ne peut saisir,

à l'aube du monde...

Seule est encore vivante la blessure

tapie dans notre chair depuis des temps

immémoriaux.

S'éveille-t-elle et nos regards plongent

vers ce moment unique où Dieu a proféré

son incantation bouleversante.

Séparée et pourtant inséparable des cieux

telle est la Mystérieuse, l'énigme que Dieu

fait à l'homme.

Informe et vide, elle étanche sa soif

et cherche la lumière

Et les oiseaux volant vers elle sont-ils

les premiers messagers de Dieu

Ces arcs vivants qu'il tend vers nous

comme un reflet de Lui-même?

Leurs doubles mouvements migratoires

tracent la voie d'une terre plus libre

mais aussi le chant irrépressible d'un espace

ouvert où il faut toujours s'élancer malgré soi

ce temps de paix où à l'unisson avec Dieu

                    l'homme voit que cela est bon.



II

Puis le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'orient, et il y plaça l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit surgir du sol toutes sortes d'arbres à l’aspect agréable et aux fruits comestibles, et l'arbre de vie au milieu du jardin, avec l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et se divisait ensuite en quatre bras.

Gn2 8-10

 Poème II

C'est pourquoi la mémoire de la source

nous est-elle indispensable

comme si l'éclosion de l'eau nous révélait

en négatif

l'image du jardin

L'oeil ne percevant que la transparence du réel.

D'emblée on le reconnaît

sans jamais l'atteindre.

L'interdit de Dieu est-il

dans l'impossibilité de saisir.

             Il nous resterait alors

le grelot de l'eau

pour réveiller notre désir.


                 Pierre Sentenac 'Adam & Eve au Paradis'

                         Tech.Mixte /Arche (21x15cm) - 2000



III


Le Seigneur Dieu l'expulsa du jardin d'Eden, pour qu’il cultivât la terre, d'où il avait été tiré.

Après avoir chassé l'homme, il posta à l'orient du jardin d'Eden les chérubins armés d'un glaive à lame flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.


Gn3 23-24


                                                                   Poème III


La transgression appelle l'exil

mais la terre s'ouvre à notre désir

L'alliance de la terre et de l'homme

porte ses fruits.

Vie et mort de l'homme

vie et mort de la terre

ne sont qu'une même chose.

 

Le miroir que Dieu tendait à l'homme

s'est brisé depuis des millénaires...

 

Effacement du Visage de Dieu

Effacement du visage de l'homme...

 

Apprendre la patience

sans tourner le dos à la lumière

sans subversion

Epouser l'endurance du glaive.

Viendra le temps de l'arbre de vie.



Pierre Sentenac 'Adam & Eve chassés du Paradis'

Tech.Mixte /Arche (21x15cm) - 2000


IV

Le Seigneur dit à Abraham: "Quitte ton pays, ta famille, la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai."

 

Gn12 1



                                                                   Poème IV


L'homme demeure

toujours entre deux terres

celle qu'il désire

celle qu'il possède.

Avec quel trouble

il faut prendre le large

au long des pistes inconnues

de puits en puits

à travers des pays hostiles ou lumineux...

 

Exister c'est s'enraciner

dans une terre déjà connue

Vivre c'est avancer

guidé par une musique secrète

interrogeant l'horizon

avec pour tout bagage

la promesse du lieu total

ancré au plus profond de son être.


Michelle Serre

















 

 

 

 

 

 

 

 

 

m



1 septembre 2025

Passeurs du temps

 

Dans l’œuvre poétique de Michelle Serre, le livre de poésie intitulé :

« Les passeurs du temps », écrit en 1970, fut déterminant, dans son œuvre poétique.

Elle, donnait la parole ou la plume, à des auteurs littéraires, retraçant les motivations profondes, d’un titre ou d’une œuvre, sous forme de poèmes.

Dans cet ouvrage, deux auteurs et un film, étaient rassemblés :

Boris Pasternak, René-Guy Cadou, ‘Zorba le grec’.

D’où l’idée de créer :

La Collection : « Passeurs du temps »

Sur des auteurs littéraires ou des peintres,

(traduits poétiquement par Michelle Serre)

qui comporte à ce jour 10 ouvrages.


I

 

"Nous avons oublié qu'il n'y a qu'une seule chose en notre pouvoir: ne pas défigurer la vie."

B. PASTERNAK


 1er Poème

T

_ Souvenez-vous de moi

l'Etranger le poète

qui préféra l'angoisse

au sang chaud de la vie

qui n'oublia jamais

la caresse brutale

des voix de son pays... 

Le printemps qui s'éveille

en fleurs épanouies

et l'hiver qui s'endort

en neiges étoilées...

_ Il me souvient de toi

mon frère le Poète!


 2ème Poème

    I

Ma soeur la vie

  

Ma soeur la vie

je caresse ta main

sachant que ton étreinte

est brûlante d'amour...

Couché dans les blés mûrs

j'ai fait l'apprentissage

du secret des saisons...

L'orage m'a surpris

à l'orée des grands bois

mais l'eau m'a rafraîchi

et le pain m'a nourri...

J'ai servi mes amis

à la table des dieux

le toit de ma datcha

m'abrite du grand froid

et je crois que demain

est plus fort qu'aujourd'hui

 

II


"Je pense à toi qui me liras dans une petite chambre de province..."

R-G. CADOU


  1er Poème

Les biches se reposent

dans tes yeux de chardon

Caresses à la lande

tes pas d'enfant

errent près des marais...

Tes cheveux blonds

allument les osiers

et la table d'auberge

fiance le pain blanc

au pur cadeau de l'amitié.

 

 2ème Poème

1

X  3

         2+ 

Le père écrit

le silence des chiffres

sur le lourd tableau noir...

La mère tient l'ouvrage

derrière les carreaux de la maison fermée...

Sur la rampe en bois lisse

un petit cavalier

part pour de grands voyages...

Le moulin de ses rêves

tourne dans un bourdonnement

d'abeilles un peu folles...

Demain il faudra se poser

dans l'amer des saisons

et replier ses ailes

au coeur des solitudes.

 

III

 

"Le jour se levait sur le Pirée quand je le vis pour la première fois..."

N. KAZANTZAKIS

 

Pierre Sentenac 'La danse de Zorba''
Gravure aquatinte

 1er Poème

                    La danse de Zorba

 

"Quand j'ai le coeur trop plein

je danse"

Impétueux oiseau de proie

Zorba s'élance sur les galets

Replie ses longues jambes

vastes nageoires

ombreuses et mouvantes...

Silence est la danse

qui secoue son corps...

Oh! la terrible envie de faire halte

et de pleurer...

Mais le souffle coupé

je suis le mouvement

impuissant à ramer vers la réalité

j'atteins le coeur de mon enfance

et la présence palpitante des vrais mots!

Grand oiseau de minuit

Zorba crève l'espace

me laissant seul au bord du large...

 

 2ème Poème 

Dame Hortense 

Grand prince travesti

il fait la révérence

à une dame Hortense

émue et frétillante...

Là-bas, sous les figuiers

les enfants rient et gloussent...

La scène est pittoresque

et sur la treille en fleurs

le perroquet se tait d'étonnement

et d'émotion...

Passaient les mois et les années

et jamais visiteurs ne franchissaient le seuil

de l'auberge élimée...

Repas, festivités, flambeaux de chants

et de couleurs...

Nous sommes des explorateurs du passé

qui ressuscitent en un clin d'oeil

la jeune Hortense qui chantait...

La vie est soudain un théâtre

où nous jouons avec ivresse

                                tous les vieux rôles oubliés!


Pierre Sentenac 'Passeurs du temps'
Craies sur  canson




31 juillet 2025

Vint l'éphémère de l'aube

  

    Poursuivant la diffusion de l’œuvre poétique de Michelle Serre,

l’article met en valeur

le mot éphémère, selon le Larousse:

comme adjectif : qui ne dure qu’un jour,

au figuré : de courte durée (gloire éphémère),

comme nom masculin : genre d’insectes qui ne vivent

que peu de temps (papillons).


Les éphémères est le premier ouvrage poétique de Michelle Serre,

que nous avons publié dans nos éditions du « Bien-Vivre » en 1991,

qui a été largement apprécié !

Le premier poème, commence par les mots : 

‘Vint l’éphémère de l’aube…’,

image de la brièveté, du point du jour,

car l’éphémère, évoque de plus par extension,

la fragilité, la pureté, la grâcela rêverie

les nuages blancs qui s’étirent avant de disparaître…

D’où le titre de cet article, qui j’espère saura vous plaire, vous satisfaire.




                                      Pierre Sentenac 'Vint l'éphémère de l'aube'
                                                                       Gravure E.A/Canson


I

Vint l’éphémère de l’aube

Le givre

Dentelle blanche au col de l’épousée

Ecorce libre de silence

 

II

 

Seuls

 Sur la pointe extrême de l’ubac

Lieu de rupture

où le soleil consent à boire

sa part infime d’ombre

 

III

 

A un indifrent

 

Tu m’as entendu prendre mon vol

dans l’ombre

par principe tu ne bouges pas

_ Barbare silence

autour de ma voix !

 

IV

h

 

Car en amont coule la source

Minuscule dans sa candeur

première

l’Incorporelle du voyage

qui à tâtons

cherche ses formes

dans la mémoire du chemin

 

V

U

 

Serti dans l’ombre

est notre destin

Et aucune lampe

ne saurait l’entendre.

 

Extraits des éphémères

Michelle Serre



Fleurs de L’instant


     Dans l'alambic du regard, chaque nymphea s'efface, pour mieux révéler

        la splendeur invisible. Le Pont japonais traverse le fleuve du souvenir...

        Les "Ephémères", baignent dans un bassin de Nymphéas

         de Claude Monet.

    En complicité céleste, avec mon amie Michelle Serre

        je vous joins quelques instants poétiques.

 Laure Sallahi dite Laure Dino




Pierre Sentenac 'Fleurs de l'instant'
Tech. mixte (encres, B. aérosols)/ Canson


I

 

     On ne voit pas

        le coquelicot s’ouvrir

le soleil se coucher

 

II

 

     Elle a voulu

              grevé de fruits mûrs

         l'arbre de l'instant

 

III

 

Moi, je voulais juste

                  prendre une fiole de grains de sable

             du souffle de vent

 

IV

 

Trouver Des arcanes de beauté

    Faire mon chemin d'âme

 

V

 

Je voulais lui répondre

reçois de ta main

    ce que Lui t'offre

sur les arbres, sur les baies

    dans les paniers, les jardins

    même dans tes rêves

tu trouveras quelques

graines d'univers

               des fruits verts et des fleurs blanches

                                aux essences sublimées

Poèmes inédits

Laure Sallahi dite Laure Dino