Dans le début des années 50, aller
au cinéma représentait pour l’enfant que j’étais un spectacle de divertissement
formidable !
Car au-delà du film que l’on
« allait voir » avec envie et passion (Quo Vadis, Samson et Dalila, Robin des bois, Jeanne
d’Arc…) les « Actualités
de la semaine »
qui débutaient par le ‘cocorico’ du
coq de la firme Pathé, nous apportaient les informations générales, les faits,
les évènements essentiels, les célébrités de l’époque avec les « mots d’esprit » du narrateur (plus ou moins
justifiés) la vision idyllique de la modernité avec son cortège d’évolutions et
d’illusions futures, tournant parfois à la propagande …
C’est ainsi que je découvris pour la
première fois Arturo Toscanini, au cours de la retransmission
sommaire d’un concert (Carnegie
hall du 31 janvier
1953 ?)
Bien qu’encore adolescent cette image m’a
fortement impressionné !
Il s’est présenté à moi comme le
chef d’orchestre mythique, au visage déterminé et persuasif, dirigeant avec
vitalité et une fougue remarquable !
Mon admiration pour ce chef
d’orchestre d’exception ne s’est jamais démentie et j’ai suivi son parcours
musical avec le plus vif intérêt.
Plus tard, vers dix-sept ans, ses
interprétations hors pair m’ont orienté, dans mes choix, mes exigences
musicales et permis de comprendre qu’une œuvre musicale ne vit, ne prend forme
que si l’interprétation est exceptionnelle!
Ses interprétations sont
remarquables, par leur justesse, leur qualité de tempo, leur respect de la
partition… elles m’ont servi de révélateur par rapport à certains chef-d’œuvre
de musique classique :
Ainsi, son interprétation de la 39ème
Symphonie de Mozart, qui met en valeur avec brio les
sentiments contraires (« du
rire aux larmes »,
si chères à Mozart).
Il faut noter également que son
amour de la musique, le conduit vers un répertoire universel, moins fréquent à
l’époque, parfois jusqu’à des musiques très actuelles.
Son éclectisme, le poussait à des
choix exigeants, audacieux.
En création mondiale, il inscrit à
son répertoire, d’une manière magistrale, la Symphonie « du Nouveau Monde », d’Antonin Dvorak, dont les accents enchantèrent ses contemporains !
Pendant 17ans à la tête de la NBC (orchestre taillé sur
mesure pour sa stature de chef) au rythme d’un concert par semaine, il
interprètera pour des millions d’Américains des œuvres méconnues ou inconnues,
ne dédaignant pas pour autant, la diversité des œuvres classiques universelles…
Les nombreux enregistrements qu’il
nous a laissés et qui parsèment son chemin de création, constituent l’un des
plus impressionnant monument de l’Histoire du disque.
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