25 septembre 2019

Aujourd'hui, Jeanne d'Arc

Dans une époque tourmentée, incertaine, il est bon de revenir à la source de nos vies et à tout ce qui nous a porté vers l’espérance…
Il en est ainsi pour cette figure tutélaire de Jeanne d’Arc.
Si je m’en étais tenue aux portraits que les évènements nationaux nous présentaient au niveau historique aurai-je eu cette fidélité, cette ferveur constante pour elle ?
Mais un livre fut pour moi une découverte exceptionnelle, un livre de Poésie dont la lecture ne m’a jamais vraiment quittée et que j’ai repris à certaines occasions de ma vie, de notre vie (car mon compagnon m’avait  rejoint dans mon attachement passionné ! Tous deux nés pendant la seconde guerre mondiale, nous avons décidé en 2003 de faire un voyage dans la Meuse pour mieux appréhender cette grande figure que le poète Péguy nous présentait avec admiration)
Et cette jeune bergère devient pour nous définitivement une héroïne qui avait sauvé la France
Et je nous revois longtemps silencieux devant la rivière Meuse qui, dans un été si chaud, étalait avec difficulté quelques maigres filets d’eau d’une eau presque tranquille dans sa rareté…
Longtemps nous sommes restés silencieux, évoquant avec émotion l’adieu de Jeanne à cette rivière qu’elle aimait tant :

« Adieu Meuse endormeuse et douce à mon enfance
tu demeures aux prés où tu coules tout bas
Meuse, Adieu, j’ai déjà commencé ma partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas. »

Nous avons murmuré, presque religieusement les quelques mots d’adieu de Jeanne :

« Quand nous reverrons-nous ?
ô maison de mon père, ô ma maison que j’aime ! »

Nous avons ramassé silencieusement un chardon égaré sur la berge boueuse et, après tant d’années, il nous arrive de penser à Elle lorsque nous jetons sur lui un regard de connivence comme si le départ de Jeanne n’était jamais définitif…
Et dans cette période troublée que notre pays subit, il est réconfortant d’évoquer ces paroles de l’historien Michelet, exprimant avec émotion  sa vénération pour Jeanne :

« Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie nous est née du cœur d’une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu’elle a donné pour nous. »

(Texte extrait de Jeanne d’Arc et autres textes ‘Folio classique N°441)


M. S


Pierre Sentenac "Jeanne d'Arc"
Tech. Mixte / Canson _29,7x21cm _25/09/2019


La Meuse sinueuse h
m’entraîne au-delà
vers Jeanne
m’élève au-delà
vers Dieu...



24 août 2019

Lettre à un ami





Pierre Sentenac "Bien haut...  (poème)"

Pastels/Canson _20x15cm_ 08/2019






Bien haut passent tes paroles
en bancs d’oiseaux migrateurs
Au-dessus des murs épais
Des maisons impénétrables
au- delà des toits fleuris
comme une île de décembre…
Tes mots sont colliers d’adieu
pour mes rêves en partance…
Ils dorment sur les plages grises
Bien au-delà du silence

Michèle SERRE
Poème
Extrait de :
Les Cahiers de St-Germain des près N°4
Nota: 
 Titre des livres de poésie de Michèle Serre:
       Les éphémères I, Les éphémères II, La traversée des lumières,
      Le Jeu de l'ombre et du chemin, La terre l'homme,
      Larges comme une mer, Creus de Llum (Croix de lumière)
      Nos déserts, Jardin d'hiver, Paroles de graine
 Ainsi que: _Collection Passeurs du temps
     Passeurs du temps, Passeur du temps Moi René  (Chateaubriand),
     Ossip Mandelstam, un poète habité
     Victor Ségalen, un rêveur d'écriture
     Aux sources de l'éclair, René Char...
 Peuvent être commandés: 
    dans la collection Manuelle Numérotée à 100 ex.( prix de 15 à 19 euros)
     des éditions du Bien-Vivre à l'adresse: 
     lbvmps@outlook.fr


18 février 2019

Cy Twombly, ce Méditerranéen


 Parler de Peintre-Poète, c’est parler d’artistes dont l’esprit essentiel des œuvres, évoque en soi, cette part indéfinissable qui nous touche au plus profond.
Parmi les rares peintres que l’on peut qualifier de Poète, j’aimerais citer le nom de : Cy Twombly

Sa culture qu’il est venu puiser en Europe, lors de son premier voyage  l’a  ébloui !
Au point de se fixer plus tard et définitivement en Italie, faisant de cet Américain de Lexington, un artiste Méditerranéen…rejoignant ainsi la tradition de tous les peintres qui de Lorrain à Poussin, Valenciennes, Corot et tant d’autres sont venus faire : 
«  Le voyage en Italie ».

Ce qui caractérise son œuvre, c’est cette part essentielle d’écriture picturale, lui permettant suivant des thématiques diverses liées à la littérature, aux mythes classiques grecs et latins, Achille, Vénus...  de se plonger et de retrouver l’esprit de certaines œuvres majeures comme L’Iliade, etc
Le long de son parcours pictural il décrit un art empreint, de signes, de graffitis, de ratures, de grattages, de griffures, de taches, de salissures et autres écritures, de Titres volontairement grossis comme pour suggérer avec force l’Esprit d’une  œuvre, d’une Poésie (Valéry, Rilke, Keats, Virgile, Ovide…)

« J’aime les poètes, car je trouve chez eux des phrases concises… » disait-il au cours d’un entretien en 2007.

Cette technique si particulière, d’écriture d’éléments divers, mêlés, irréguliers, gauches et déformés selon une esthétique savante qui lui est propre, que certains qualifient volontiers ‘d’art enfantin’, a permis à Roland Barthes dans son excellent ouvrage: 
‘Cy Twombly’ d’analyser ce style et cette expression.

Toutefois son parcours artistique sous l’influence de la lumière du ciel et de la beauté naturelle des paysages italiens a nourri son inspiration et lui ont permis de réaliser quelques chefs d’œuvres !
« Le paysage est l’une des choses au monde que je préfère » dit-il en 2007.

On peut citer dans les années 1993, la double série des ‘quatre saisons’ sur le temps qui passe, processus de naissance et de mort…
Viennent ensuite dans cet état d’esprit : ‘La période égyptienne’ dans ses rappels historiques, ses lumières et son Dieu solaire
Puis dans le années 2000, en fêtant ‘Bacchus’ par d’immenses toiles colorées et dégoulinantes à l’excès, retrouvant l’écriture des enroulements, avec de larges brosses dans une gestualité ample et rapide!
_ Premières œuvres (sans titre 1967) ou ensuite (Rideau, Opéra Bastille 1986)

Vers 2008, la poésie des Haïkus se mêlant à la Nature orchestre une série colorée très variée, sur ‘Les Pivoines’’ : sorte de Nymphéas modernes en hommage à Monet ?
Pour conclure, une citation de l’auteur : « Les vers ont un effet puissant sur les peintures… il y a un vers chez Archiloque, mon poète préféré,… qui dit :

 ‘Quittant Paphos ourlée de vagues, ourlée…’

ça vous semble peut-être sans intérêt, mais c’est essentiel pour moi, Je suis un peintre Méditerranéen. »


Pierre Sentenac




Pierre Sentenac 'Nature' 04/1996 -
Tech. mixte/carton - 21x27cms





NB: On lira avec intérêt les ouvrages suivant:

_ Roland Barthes: 'Cy Twombly'   Le Seuil
_ Collection 'Paroles d'artistes' :'Cy Twombly'   éditions FAGE
_ 'Cy Twombly'  centre Pompidou  BeauxArts éditions