Le soir
tombe. Le petit garçon ressent dans son cœur l’ombre menaçante qui s’étend
partout dans la plaine, dans les forêts profondes et le Vent souffle en cascade
remplissant de chagrin l’enfant au doux visage…
_ Mère quel est ce mal
qui grossit en moi-même et me brise le corps ?
_ Ce n’est
rien mon enfant que le sanglot du Vent qui s’agite en toi-même.
Voyons
ne tremble plus ; je vais te raconter une histoire d’amour qui saura
t’apaiser comme des caresses sur ton corps brûlant !
Il était une même fois une petite Maison, bien rangée et
accueillante qui n’arrêtait pas de le supplier de cesser sa danse infernale,
fermant ses fenêtres et ses portes pour ne plus l’entendre !
Mais
voilà, il y avait aussi à côté d’elle, un joli Pommier qui faisait ses délices au printemps avec
ses jolies fleurs et en automne avec ses fruits aux couleurs mordorées et
chatoyantes…
Et si
la petite
Maison
tremblait de tous ses membres quand le Vent soufflait sur son toit, elle redoutait encore
plus d’inquiétude quand il ébranlait le Pommier à côté d’elle…
Et s’il
allait mourir sans qu’elle puisse le secourir ?
C’est
alors qu’une idée étonnante grandit dans sa tête :
« Contre la force
surhumaine du Vent elle était impuissante.
Mais peut-être fallait-il
essayer de le prendre par surprise ?
Un vrai piège d’amour qui
l’attacherait à elle pour toujours ! »
Ce matin-là, le Vent continuait son errance folle dans la
plaine et la petite
Maison
bien décidée à mettre fin à son aventure diabolique ouvrit toutes grandes ses
portes et ses fenêtres, offrant royalement son cœur au Vent frondeur et
espiègle. Et aussitôt porté par son élan, le Vent curieux et éperdu s’engouffra dans la petite Maison qui referma
doucement portes et fenêtres… Et comme par magie, un feu de joie s’alluma dans
la cheminée et le Vent, mort de froid et de fatigue s’endormit près de l’âtre…
Quel
bonheur dit la petite Maison !
Pour le garder auprès de moi, je vais lui chanter une
berceuse qui l’enchantera toute la journée mais le soir viendra, que ferais-je
alors pour qu’il soit à moi toute la nuit ? Le feu peut mourir et la table
mise ne saurait calmer sa soif d’aventure, s’écria la petite Maison.
Et
pendant qu’il dormait, elle soufflait un frisson d’amour sur le Vent du soir, chassant
de son corps les feuilles des arbres et les poussières du chemin…
Mais
tout a une fin se dit-elle : le Vent inquiet et mélancolique d’avoir trop dormi
s’éveilla soudain et dit doucement :
« petite Maison laisse-moi partir, laisse-moi
rejoindre la ronde joyeuse des feuilles d’automne. Ouvre tes fenêtres ! Je
suis jeune et gai et ne veux pas mourir comme un vieux près de ta cheminée.
Mais viendra l’hiver et ses lourds frimas et je te promets de penser à toi et
de revenir. Alors, attends-moi et quand vient la nuit ouvre portes et fenêtres,
fais brûler le feu dans la
cheminée et je m’assoirais près de toi ma belle, petite Maison au
charme discret et je te promets de passer comme uns brise douce, un rêve de
printemps sur ton joli Pommier ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire